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Slow Sexe : Redécouvrir l’Art de la Lenteur et du Plaisir

Dans notre monde hyperconnecté et axé sur la performance, de plus en plus de couples se tournent vers une approche plus lente et sensuelle du sexe, communément appelée le « slow sexe ». Loin des injonctions de la sexualité conventionnelle, cette pratique invite à se reconnecter profondément avec soi-même et avec son partenaire, à travers une exploration délibérée des sens et de l’intimité.

Qu’est-ce qui pousse les amants à délaisser la quête effrénée de l’orgasme pour embrasser cette nouvelle philosophie érotique ? Comment le slow sexe permet-il de revitaliser une sexualité devenue mécanique ? Et quels sont les bienfaits de cette approche plus contemplative du plaisir charnel ? Plongeons ensemble dans les arcanes de ce mouvement qui bouscule les codes de la performance sexuelle.

Les origines du slow sexe : un retour aux sources

Loin d’être une tendance récente, le slow sexe puise ses racines dans des pratiques ancestrales, telles que le tantra et le Kâmasûtra, qui mettent l’accent sur la lenteur, la conscience et l’exploration sensorielle. Dès les années 1960, les pionniers Masters et Johnson l’ont également intégré dans leur prise en charge des couples.

Aujourd’hui, des figures comme la sexologue américaine Diana Richardson, auteure de « Slow Sex, faire l’amour en pleine conscience », popularisent cette approche qui invite à se détacher de la sexualité conventionnelle, souvent axée sur la recherche de l’orgasme comme fin ultime. Le slow sexe propose plutôt de s’immerger dans l’instant présent, de savourer chaque caresse et de laisser libre cours à ses sensations.

Comprendre la philosophie du slow sexe

Le slow sexe se distingue de la sexualité traditionnelle par son accent mis sur les préliminaires, considérés ici comme des actes sexuels à part entière. Il s’agit d’explorer le corps de l’autre sans se conformer à un schéma prédéfini, où la pénétration ne serait pas nécessairement l’aboutissement du rapport.

Plutôt que de chercher à atteindre coûte que coûte l’orgasme, le slow sexe invite à se laisser guider par le mental et non par le corps, dans un état de détente et de non-jugement. « L’important n’est pas la destination, mais le chemin », résume le médecin sexologue Patrice Cudicio.

Les bienfaits du slow sexe

Cette approche lente et consciente du sexe peut s’avérer particulièrement bénéfique dans certaines situations, comme l’éjaculation précoce ou les douleurs pendant les rapports. Mais au-delà, le slow sexe se révèle pertinent pour tous les couples, surtout ceux qui se sont lassés de leur routine sexuelle.

En effet, le slow sexe offre l’opportunité de redécouvrir l’autre, de raviver l’intimité et de s’ouvrir à de nouvelles sensations. Loin de la performance, il invite à se concentrer sur le plaisir des sens, sans se focaliser sur l’orgasme.

Photo Freepik

Slow sexe et tantrisme : une parenté évidente

Le slow sexe présente de nombreuses similitudes avec les pratiques tantriques, qui mettent l’accent sur la conscience, la respiration et l’exploration sensorielle. Comme le tantra, cette approche lente du sexe vise à transcender la simple recherche de l’orgasme pour s’immerger dans une expérience plus holistique, impliquant l’esprit et le corps.

Certaines personnalités, comme le chanteur Sting, sont d’ailleurs des adeptes revendiqués du tantrisme et de ses techniques de « slow sexe ». Un engouement qui témoigne de l’intérêt grandissant pour ces pratiques plus contemplatives, en quête d’une sexualité épanouissante et durable.

Se préparer au slow sexe : l’importance de la rêverie érotique

Contrairement à la sexualité conventionnelle, le slow sexe nécessite une préparation mentale et émotionnelle. « Prévoir de faire l’amour permet à l’inconscient de nous mettre en condition », souligne le sexologue Patrice Cudicio.

Ainsi, il est recommandé de nourrir sa rêverie érotique tout au long de la journée, par le biais de lectures coquines, de conversations grivoisesou de simples jeux de séduction. Cette phase de « préchauffage » favorise l’attente et le désir, essentiels à l’épanouissement de l’expérience lente et sensuelle.

Règles d’or du slow sexe

Le slow sexe s’articule autour de quelques principes fondamentaux :

  • Refuser les injonctions : Pas envie ? On n’y va pas. Un peu envie ? On préchauffe tranquillement, sans se forcer.
  • Absence d’obligation de réciprocité : Ce qui compte, c’est le mouvement, pas une quelconque logique de « donnant-donnant ».
  • Prendre le temps : Se regarder, se toucher, s’arrêter, recommencer… Sans se soucier de l’heure du goûter !
  • Écouter ses sens : Redécouvrir la sensibilité de chaque zone érogène, jouer sur les stimuli sensoriels, varier les pratiques.
  • Lâcher prise sur l’orgasme : Axé sur le plaisir, le slow sexe ne fait pas de fixation sur la pénétration et l’éjaculation.

Le slow sexe, une invitation à l’éveil des sens

Contrairement à la sexualité conventionnelle, le slow sexe ne se concentre pas uniquement sur les zones génitales. Il invite à explorer l’ensemble du corps, à humer les parfums, à effleurer la peau, à se laisser porter par la respiration.

Cette reconnexion avec les sens permet de redécouvrir la sensualité de l’acte amoureux, au-delà de la simple recherche de la performance.

Le retour du poil, symbole de lâcher-prise

Autre tendance révélatrice de ce mouvement de lenteur et de sensualité, le retour en grâce du poil pubien. Après des décennies d’épilation systématique, voici venu le temps du broussailleux, synonyme de lâcher-prise et d’érotisme.

Humer, tirailler, caresser ces merveilleux capteurs sensoriels que sont les poils pubiens devient une source d’excitation, car ils véhiculent nos phéromones. Comme le souligne l’auteur Stéphane Rose, « éradiquer le poil, c’est éradiquer l’érotisme et tout ce qu’il peut suggérer de mystère ».

De plus en plus de people assument fièrement leur toison, à l’instar de Kate Moss pour Playboy ou Lady Gaga pour le magazine Candy. Une tendance qui bouscule les codes de beauté et célèbre une sensualité plus naturelle.

Le slow sexe, une révolution subversexuelle ?

Au-delà de la simple pratique sexuelle, le slow sexe s’inscrit dans un mouvement de fond, celui du rejet de la performance et de l’efficacité qui caractérisent notre société hypermoderne.

En remettant la sensualité et la lenteur au cœur de l’acte amoureux, le slow sexe bouscule les normes culturelles et invite à une sexualité plus consciente, plus épanouissante et plus durable. Une véritable « révolution subversexuelle » au service du plaisir.

Slow sexe, la voie du lâcher-prise

Face à l’injonction de performance qui imprègne notre quotidien, le slow sexe apparaît comme une alternative bienvenue, une invitation à se reconnecter avec soi-même et avec son partenaire. Loin de la quête effrénée de l’orgasme, cette approche lente et sensuelle du sexe invite à savourer chaque instant, à se laisser guider par ses sens plutôt que par son corps.

En redécouvrant l’art de la lenteur et de la contemplation, le slow sexe permet de raviver une intimité devenue mécanique, de transcender la simple recherche du plaisir pour s’ouvrir à une expérience plus holistique, impliquant l’esprit et le corps. Une véritable révolution subversive, au service d’une sexualité épanouissante et durable.

Alors, prêts à vous laisser porter par le rythme lent et sensuel du slow sexe ?

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