Que se passe-t-il quand on arrête de porter des soutiens-gorge ?
Libérez vos seins : les surprenants effets d'un abandon du soutien-gorge
Depuis le confinement, de plus en plus de femmes ont fait le choix de laisser tomber le soutien-gorge, embrassant le mouvement du « no bra ». Certaines y voient un acte de rébellion contre les normes esthétiques, tandis que d’autres apprécient simplement le confort et la liberté que procure une poitrine affranchie. Mais quelles sont les véritables répercussions, positives comme négatives, d’un tel abandon ? Plongeons dans les dessous de cette tendance qui bouscule les codes.
Pourquoi les femmes se passent-elles de soutien-gorge ?
Au-delà du simple confort, l’envie de s’affranchir des injonctions esthétiques semble être la principale motivation des adeptes du « no bra ». Comme l’explique la chercheuse Camille Froidevaux-Metterie, le confinement a permis à de nombreuses femmes de « se réapproprier leur corps », en le libérant du regard des autres. Ne plus porter de soutien-gorge, c’est aussi accepter la diversité des formes et des tailles de seins, sans les contraindre dans un moule normé.
Certaines femmes, comme la blogueuse Sarah, ont également fait ce choix pour des raisons de santé. Enceinte, elle a découvert à quel point le port du soutien-gorge pouvait être inconfortable, voire douloureux. Ses recherches l’ont ensuite convaincue des dangers potentiels liés à ce sous-vêtement, comme les problèmes de dos ou de circulation sanguine. Un argument qui fait écho aux mises en garde de spécialistes comme le Dr Jean-Denis Rouillon.
Quels sont les effets du port ou non du soutien-gorge ?
Contrairement à l’idée reçue, les études scientifiques n’ont pas réussi à prouver de manière fiable que le port du soutien-gorge avait des effets néfastes sur la santé des femmes. Comme le souligne le Dr Birgit Carly, « il n’a jamais été prouvé que ce sous-vêtement représente un risque pour la santé ».
En revanche, certains bénéfices potentiels d’un abandon du soutien-gorge ont été observés. Ainsi, la blogueuse Sarah a remarqué que sa poitrine avait gagné en fermeté, sans pour autant tomber, malgré l’allaitement de son enfant. De même, le Dr Rouillon a noté chez certaines femmes la disparition de petites vergetures au bout de quelques semaines.
Néanmoins, ces effets positifs semblent surtout concerner les poitrines de taille moyenne. Pour les femmes aux seins plus volumineux, le risque de douleurs au dos et aux épaules n’est pas à négliger, en l’absence de soutien adéquat. La gynécologue Carole Maître recommande ainsi aux femmes en surpoids ou à forte poitrine de continuer à porter un soutien-gorge, tout en privilégiant des modèles plus confortables.
Quelles précautions prendre en abandonnant le soutien-gorge ?
Si le « no bra » séduit de plus en plus, il convient de rester vigilant et de prendre certaines précautions. Tout d’abord, il est essentiel de choisir des sous-vêtements de bonne qualité, en matières naturelles et non traitées chimiquement. Les tissus synthétiques et les « anti-odeurs » peuvent en effet provoquer des irritations cutanées.
Par ailleurs, pour les femmes à forte poitrine, le Dr Rouillon recommande d’opter pour des brassières sans armature, avec des bretelles larges et plates, afin d’assurer un maintien optimal sans pour autant comprimer la circulation sanguine.
Enfin, il est préférable d’éviter de dormir avec un soutien-gorge, car cela peut nuire à la bonne circulation sanguine et lymphatique. En journée, le choix de l’abandonner ou non dépendra des activités et des préférences de chacune.
L’émancipation des seins, un combat encore inachevé
Si le mouvement « no bra » connaît un véritable engouement, notamment chez les jeunes générations, il doit encore faire face à certains obstacles. En effet, le regard et les réflexions déplacées des autres peuvent encore représenter un frein à cette liberté retrouvée.
Comme le souligne l’étude Ifop, près de la moitié des Français considèrent qu’une femme qui ne porte pas de soutien-gorge « prend le risque d’être harcelée, voire agressée ». Pire encore, 20% d’entre eux estiment que le fait de laisser apparaître ses tétons devrait être une « circonstance atténuante en cas d’agression sexuelle ». Un constat alarmant qui montre à quel point le chemin vers l’émancipation des seins reste encore long.
Malgré ces obstacles, les adeptes du « no bra » continuent de défier les normes et les préjugés, à l’image de la blogueuse Sarah qui affirme haut et fort : « Je n’ai plus du tout envie d’en porter. Sauf sous une robe un peu spéciale, avec un dos nu ou autre. J’ai porté un soutien-gorge une fois depuis mon arrêt et c’était justement pour une soirée. La pire de ma vie ! »