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« La conscience au-delà du silence » : 1 patient dans le coma sur 4 pourrait être « éveillé »

Longtemps considérés comme inconscients et incapables d’interagir avec leur environnement, un nombre surprenant de patients souffrant de graves lésions cérébrales seraient en réalité pleinement conscients. C’est la conclusion étonnante d’une étude récente, qui remet fondamentalement en question notre compréhension des états de conscience altérée.

Dissociation cognitive-motrice : Quand le silence cache une activité cérébrale intense

L’étude a révélé qu’environ 25% des patients apparemment « végétatifs » ou dans le coma présentaient en réalité une activité cérébrale comparable à celle de personnes en bonne santé. Cette condition particulière, appelée « dissociation cognitive-motrice », se caractérise par l’incapacité du patient à manifester une réponse physique extérieure, malgré une fonction cognitive intacte.

Activité cérébrale détectée par imagerie médicale

Bien que ces patients ne puissent pas répondre aux instructions verbales, les chercheurs ont constaté qu’ils montraient une activité cérébrale soutenue lorsqu’on leur demandait d’imaginer des tâches spécifiques, comme ouvrir et fermer la main ou jouer au tennis. Cette activité a été mise en évidence grâce à l’utilisation de techniques d’imagerie médicale avancées, telles que l’IRM fonctionnelle (IRMf) et l’électroencéphalographie (EEG).

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Photo Freepik

Implications pour la prise en charge thérapeutique

Cette découverte remet fondamentalement en question la façon dont les professionnels de santé interagissent avec les patients présentant des troubles de la conscience. Selon le Dr. Nicholas Schiff, l’un des auteurs de l’étude, « nous avons maintenant l’obligation éthique d’interagir avec ces patients, afin de les aider à se connecter avec le monde extérieur ».

Étude pionnière sur les troubles de la conscience

Le Dr. Daniel Kondziella, neurologue et auteur principal des lignes directrices de l’Académie Européenne de Neurologie sur le diagnostic du coma et des troubles de la conscience, souligne l’importance de cette étude fondamentale. Elle révèle que la proportion de patients présentant des signes de conscience et d’activité cérébrale est bien plus élevée que ce qui était estimé auparavant.

Méthodologie de l’étude

L’étude a examiné 353 adultes souffrant de lésions cérébrales, principalement causées par des traumatismes graves ou des accidents vasculaires cérébraux. La majorité des participants étaient pris en charge à domicile ou dans des établissements de soins de longue durée, avec un délai médian depuis la lésion d’environ huit mois.

Évaluation de la réponse aux stimuli

Pour déterminer si les patients pouvaient répondre aux instructions, les chercheurs leur ont demandé à plusieurs reprises d’effectuer des tâches motrices (comme bouger les orteils) et cognitives liées au mouvement (comme imaginer bouger les orteils). Bien que certains patients aient pu répondre, 241 d’entre eux n’ont montré aucune réaction visible à ces stimuli.

Activité cérébrale révélée par l’imagerie médicale

Tous les participants ont ensuite subi une ou deux types de scans cérébraux : une IRM fonctionnelle (IRMf), qui mesure l’activité cérébrale en suivant l’oxygénation des cellules, ou une électroencéphalographie (EEG), qui utilise des électrodes sur le cuir chevelu pour enregistrer l’activité des ondes cérébrales.

Protocole d’´évaluation de l’activité cérébrale

Pendant les scans, les patients ont été invités à imaginer des actions spécifiques, comme jouer au tennis ou ouvrir et fermer la main, pendant des périodes de 15 à 30 secondes, répétées plusieurs fois.

Résultats surprenants

Parmi les 241 patients en état de coma ou végétatif qui ne pouvaient pas répondre aux instructions, un quart a montré des réponses cognitives soutenues et pertinentes, dans les mêmes régions cérébrales que celles activées chez les personnes en bonne santé.

Facteurs influençant la réponse cérébrale

Bien que l’étude n’ait pas été conçue pour identifier les facteurs favorisant la réponse cérébrale, certaines tendances ont été observées. Les patients présentant une activité cérébrale étaient généralement plus jeunes, avaient subi des lésions traumatiques et vivaient depuis plus longtemps avec leur lésion cérébrale.

Limites de l’étude

Les chercheurs reconnaissent que l’étude comporte certaines limites, notamment des variations dans le protocole d’évaluation entre les différents centres médicaux participants, en termes de répétitions des tâches et du nombre d’électrodes utilisées pour les sessions d’EEG.

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Annie Vincent

Ma passion pour la santé et la nutrition est profonde et durable. Depuis que je suis jeune, j'ai toujours été fascinée par le lien entre ce que nous mangeons et comment cela affecte notre corps et notre esprit. Mon parcours dans le domaine de la santé et de la nutrition a commencé lorsque j'ai décidé de prendre en main ma propre santé.

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