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Couple

Infidélité : qu’est-ce qui pousse les femmes à tromper leur partenaire ?

L’infidélité féminine est un sujet complexe et souvent tabou dans notre société. Bien que les mentalités évoluent, cette pratique transgressive des normes morales pesant traditionnellement sur la sexualité des femmes reste encore largement jugée plus sévèrement que l’infidélité masculine. Pourtant, les études montrent que les femmes sont de plus en plus nombreuses à succomber à la tentation de l’adultère, avec des motivations et des vécus qui méritent d’être mieux compris.

À travers une analyse approfondie des données récentes, nous allons explorer les raisons qui poussent les femmes à tromper leur partenaire, les profils types des infidèles, ainsi que les différentes formes que peut prendre cette infidélité. Loin des idées reçues, ce tableau nuancé de la réalité de l’infidélité féminine nous permettra de mieux saisir les enjeux et les défis auxquels sont confrontés les couples d’aujourd’hui.

L’essor de l’infidélité féminine

Une progression continue sur les dernières décennies

Les études menées ces dernières années montrent une augmentation significative du nombre de femmes admettant avoir déjà trompé leur partenaire. Alors qu’elles n’étaient que 10% en 1970 à reconnaître ce comportement, elles sont désormais plus d’une sur trois (37%) en 2019 à le confesser. Cette progression s’observe dans la plupart des pays européens, avec des taux variant de 33% au Royaume-Uni à 43% en Allemagne.

Bien que l’infidélité féminine reste encore inférieure à celle des hommes, l’écart tend à se réduire au fil du temps. En France par exemple, 45% des hommes déclaraient avoir été infidèles en 2016, contre 37% des femmes la même année. Cette tendance reflète sans doute une évolution des mentalités, avec une moindre stigmatisation sociale de l’adultère féminin.

Un phénomène encore marqué par le double standard

Malgré cette évolution, le jugement social reste néanmoins plus sévère envers les femmes qui trompent leur partenaire. Près de 8 Européennes sur 10 (77%) affirment ainsi que leur entourage est généralement plus choqué lorsque c’est une femme qui est infidèle, contre seulement 23% qui disent le contraire pour les hommes.

Cette asymétrie se retrouve également dans la perception des répondantes elles-mêmes, qui se montrent plus indulgentes envers l’infidélité masculine. Elles admettent par exemple être plus choquées lorsqu’une femme trompe son partenaire, notamment dans des situations comme l’attente d’un enfant (55%) ou une séparation temporaire (55%).

Les profils types des femmes infidèles

Le capital physique et esthétique, un atout majeur

Les études révèlent que le profil type de la femme infidèle se caractérise par un certain capital physique et esthétique. Ainsi, les femmes ayant un indice de masse corporelle inférieur à la normale sont nettement plus susceptibles d’avoir déjà trompé leur partenaire que celles en surpoids.

Ce constat souligne l’importance accordée par les femmes, mais aussi par la société dans son ensemble, à l’apparence physique comme facteur de séduction et d’attractivité. Les femmes jugées plus jolies et minces auraient ainsi plus facilement accès à des opportunités extraconjugales.

Le rôle déterminant du milieu social et professionnel

Le niveau de capital culturel et social joue également un rôle non négligeable dans la propension des femmes à l’infidélité. Les études montrent en effet que les femmes les plus diplômées sont plus susceptibles d’avoir trompé leur partenaire que celles ayant un niveau d’études plus faible.

Ce constat s’explique notamment par le fait que les femmes évoluant dans des milieux sociaux et professionnels plus favorisés bénéficient de davantage d’opportunités de rencontres et de mobilité, facteurs favorisant le renouvellement des partenaires. À l’inverse, les femmes en milieu rural semblent moins enclines à la tromperie (10% contre 20% en zone urbaine).

L’importance des dynamiques au sein du couple

Au-delà des caractéristiques individuelles, les dynamiques au sein du couple jouent également un rôle déterminant dans l’infidélité féminine. Ainsi, le manque d’implication du partenaire dans les tâches ménagères apparaît comme un facteur aggravant, les femmes étant trois fois plus nombreuses à tromper lorsque leur conjoint en fait beaucoup moins qu’elles.

De même, l’insatisfaction sentimentale et sexuelle constitue un terreau fertile pour l’infidélité. Les femmes se disant insatisfaites de leur vie amoureuse (21%) ou sexuelle (22%) avec leur partenaire actuel sont ainsi nettement plus enclines à le tromper. À l’inverse, celles jugeant leur conjoint attentif à leur plaisir sont deux fois moins susceptibles de les tromper.

Les différentes formes de l’infidélité féminine

Une infidélité qui dépasse le cadre physique

L’infidélité féminine ne se résume pas uniquement à des rapports sexuels avec une autre personne que son partenaire. Elle peut prendre des formes plus subtiles et variées, allant de l’attirance purement fantasmatique à des échanges virtuels.

Ainsi, près de la moitié des Européennes (50%) admettent avoir déjà fait l’expérience d’une forme « d’infidélité psychique », comme rêver de faire l’amour avec quelqu’un d’autre (46%) ou penser à un ex pendant les ébats avec leur conjoint actuel (29%).

De même, un tiers des femmes (36%) reconnaissent s’être livrées à des actes « d’infidélité physique » sans rapport sexuel, comme échanger un baiser (31%) ou des caresses intimes (21%).

L’essor de l’infidélité « virtuelle »

Avec l’avènement du numérique, de nouvelles formes d’infidélité ont également vu le jour, notamment chez les jeunes générations. Ainsi, plus de la moitié des femmes de moins de 25 ans (51%) admettent s’être adonnées à des pratiques « d’infidélité virtuelle », comme suivre régulièrement le compte d’un ex sur les réseaux sociaux (45%), échanger des messages ambigus (37%) ou encore s’exciter mutuellement en ligne (25%).

Ces comportements, bien que ne se traduisant pas nécessairement par des actes physiques, témoignent d’une certaine forme de transgression des frontières de la fidélité, favorisée par les nouvelles technologies.

Les motivations de l’infidélité féminine

L’attrait physique et sexuel, une raison prépondérante

Loin de l’image de la femme trahie par un manque d’attention de son conjoint, les études révèlent que l’infidélité féminine répond bien souvent à des motivations d’ordre purement individuel. Ainsi, plus de la moitié des femmes infidèles (52%) expliquent leur dernière incartade par une forte attirance physique ou sexuelle pour leur amant.

Ce constat bouscule l’idée reçue selon laquelle les femmes tromperaient principalement par manque d’affection de leur partenaire. Certes, cette raison demeure importante pour 43% des répondantes, mais elle n’apparaît pas comme le facteur prépondérant.

Le rôle des sentiments et de l’insatisfaction conjugale

Si l’attrait physique joue un rôle majeur, les sentiments éprouvés envers l’amant constituent également un élément déterminant pour 41% des femmes infidèles. Cela montre que l’infidélité féminine ne se résume pas toujours à de simples pulsions, mais peut aussi être motivée par une véritable connexion émotionnelle.

Par ailleurs, l’insatisfaction au sein du couple, qu’elle soit sentimentale ou sexuelle, constitue un terreau fertile pour l’infidélité. Près d’un quart des femmes (24%) ayant trompé leur partenaire déclarent en effet n’éprouver que du désir ou de l’affection pour lui, sans la combinaison des deux.

Photo Freepik

Une infidélité parfois vectrice de renouveau

Loin d’être systématiquement vécue comme une faute morale, l’infidélité féminine peut parfois ouvrir la voie à un renouveau du couple. Ainsi, près de 4 Européennes sur 10 (39%) affirment que leur aventure extraconjugale s’est transformée en une nouvelle relation stable.

Ce constat montre que l’infidélité ne se résume pas toujours à une simple quête de plaisir ou de vengeance. Elle peut aussi être perçue comme une étape transitoire, un moyen pour certaines femmes de tester de nouvelles connexions avant de s’engager dans un nouveau cadre conjugal.

Vers une compréhension nuancée de l’infidélité féminine

L’analyse des récentes études sur l’infidélité féminine révèle un phénomène complexe, en pleine évolution, et qui mérite d’être appréhendé avec nuance. Loin des idées reçues, les motivations des femmes infidèles s’avèrent multifactorielles, allant de l’attrait physique à l’insatisfaction conjugale, en passant par les sentiments.

Cette diversité des vécus et des trajectoires montre la nécessité de dépasser les jugements moraux pour mieux comprendre les enjeux et les défis auxquels sont confrontés les couples d’aujourd’hui. Seule une approche empathique et compréhensive permettra de favoriser le dialogue et de trouver des solutions adaptées, dans le respect de chacun.

Au-delà des statistiques, l’infidélité féminine reflète les évolutions profondes de notre société, où les femmes revendiquent de plus en plus leur droit à l’épanouissement personnel et à l’autonomie. Loin d’être un phénomène marginal, elle interroge notre conception du couple et de la fidélité, invitant à repenser les normes et les attentes dans un esprit d’ouverture et de tolérance.

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