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Électricité : Quel seront les changements pour vos factures dès février 2025

Décryptage des changements à venir sur vos factures d'électricité.

Alors que les Français ont dû faire face à des augmentations successives de leurs factures d’électricité ces dernières années, en raison de la crise énergétique et de la flambée des prix, une embellie semble se profiler à l’horizon. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a en effet annoncé une baisse substantielle des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) d’au moins 10% à compter du 1er février 2025. Cette nouvelle devrait être une véritable bouffée d’oxygène pour les quelque 22,4 millions de ménages français bénéficiant de ces tarifs.

Mais comment cette baisse sera-t-elle possible ? Quels en seront les principaux leviers ? Et quelles en seront les implications pour les consommateurs ?

La fin de la crise énergétique, un élément clé de la baisse des tarifs

La principale raison de cette baisse attendue des tarifs réglementés réside dans le repli des prix de l’électricité sur le marché de gros. Après avoir atteint des sommets historiques durant la crise énergétique, avec des pointes à plus de 1 000 euros le mégawattheure (MWh) en août 2022, les cours se sont depuis nettement stabilisés, oscillant désormais entre 60 et 70 euros le MWh.

« Si on a eu des prix très élevés, c’est parce que le système électrique a déraillé, que les stocks hydrauliques étaient faibles et qu’on a connu une crise gazière. Comme la crise électrique est terminée, cela se répercute sur les prix de marché et les tarifs réglementés », explique Nicolas Goldberg, expert en énergie pour le cabinet Colombus Consulting.

Ainsi, le retour à une situation plus stable sur le marché de l’électricité, avec notamment une meilleure production nucléaire et une hausse des énergies renouvelables, devrait permettre une baisse significative de la facture des consommateurs bénéficiant des tarifs réglementés.

Pas de hausse des tarifs d’ici février 2025

Concrètement, les prix de l’électricité pour les tarifs réglementés n’augmenteront pas d’ici février 2025. La CRE a en effet décidé de reporter une hausse prévue sur le tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (Turpe), qui devait initialement s’appliquer en août 2023.

Cette hausse de 1% sera finalement effective à partir de novembre 2023, mais uniquement pour les 17,5 millions de ménages et entreprises bénéficiant d’une offre de marché, indexée sur les prix du marché. Pour les abonnés aux tarifs réglementés, en revanche, cette augmentation sera absorbée par la baisse attendue du coût de l’électricité en février 2025.

« Les autorités ont estimé que ça n’avait pas de sens d’augmenter les prix maintenant avant qu’ils baissent en février, donc cette hausse interviendra en février et les consommateurs ne la verront pas », précise Nicolas Goldberg.

Une baisse de 10 à 15% des factures d’électricité

Selon les prévisions de la CRE, cette baisse des tarifs réglementés devrait se traduire par une diminution de 10 à 15% des factures d’électricité des ménages concernés, à compter du 1er février 2025.

Concrètement, pour un foyer moyen avec une facture annuelle de 2 000 euros, cela représenterait une économie de 200 à 300 euros par an. Une véritable bouffée d’oxygène pour de nombreux Français confrontés à la hausse du coût de la vie.

« Nous entrons dans le monde post-crise de l’énergie de 2022, avec des prix stabilisés au-dessus de ceux d’avant-crise », a toutefois prévenu Emmanuelle Wargon, la présidente de la CRE. Cette baisse, bien qu’importante, ne permettra donc pas de revenir aux niveaux de prix d’avant la crise.

Photo Freepik

Des prix de marché qui pourraient continuer de baisser

Selon les experts, cette baisse des tarifs réglementés n’est qu’une première étape, et les prix de l’électricité sur le marché pourraient continuer de diminuer dans les années à venir.

« Il n’y a plus de risque de black-out, la France va produire de plus en plus d’électricité renouvelable et bas-carbone alors que la demande n’augmente pas, donc les prix de marché pourraient continuer de baisser », estime Nicolas Goldberg.

Cette tendance à la baisse des prix de gros devrait donc se répercuter sur les factures des consommateurs, y compris ceux bénéficiant d’offres de marché. Une évolution qui pourrait se traduire par de nouvelles baisses tarifaires dans les années à venir.

Le rôle de la fiscalité dans l’évolution des factures

Outre la baisse du coût de l’électricité, un autre élément sera déterminant dans l’évolution des factures des consommateurs : la fiscalité.

En effet, la CRE a indiqué qu’un éventuel relèvement de l’accise sur l’électricité, une taxe qui représente une part non négligeable de la facture, pourrait venir grever les économies générées par la baisse du prix de l’électricité.

« Le maintien du taux réduit appliqué depuis 2022 priverait le gouvernement d’environ 2,4 milliards d’euros de recettes potentielles, par rapport au tarif normal », souligne ainsi un rapport de la Cour des comptes.

Le futur gouvernement devra donc arbitrer entre le souhait de répercuter intégralement la baisse des prix de marché sur les factures des consommateurs, et la nécessité de reconstituer les recettes fiscales.

Une réforme des tarifs heures pleines/heures creuses en vue

Outre la baisse des tarifs réglementés, la CRE travaille également sur une réforme des grilles tarifaires heures pleines/heures creuses, qui déterminent le prix de certains abonnements.

« Un moyen de faire baisser la facture », espère Emmanuelle Wargon, la présidente de la CRE. L’objectif serait notamment de faire varier ces plages horaires entre l’été et l’hiver, afin de mieux refléter les variations de la demande.

Cette réforme, si elle se concrétise, pourrait donc permettre aux consommateurs de réaliser de nouvelles économies sur leurs factures d’électricité.

Des baisses de tarifs qui profiteront aussi aux offres de marché

Si les tarifs réglementés bénéficieront d’une baisse significative en février 2025, les 17,5 millions de ménages et entreprises en offres de marché devraient également en profiter.

En effet, bien que la hausse du Turpe de 1% soit applicable à ces clients dès novembre 2023, les fournisseurs proposent déjà aujourd’hui des offres jusqu’à 20% moins chères que les tarifs réglementés.

« Ces fournisseurs peuvent aussi décider de ne pas répercuter cette hausse », précise l’expert Nicolas Goldberg. Autrement dit, les consommateurs en offres de marché devraient eux aussi bénéficier d’un certain répit sur leurs factures d’électricité.

Un effet « yo-yo » des prix évité

Afin d’éviter un « effet yo-yo » des prix, incompréhensible pour les consommateurs, le gouvernement a demandé à la CRE de reporter la hausse du Turpe à février 2025, au moment où les tarifs réglementés baisseront.

« Les tarifs réglementés sont calculés en février pour la partie taxe et électricité, et en août pour la partie liée aux coûts du réseau. Les autorités ont estimé que ça n’avait pas de sens d’augmenter les prix maintenant avant qu’ils baissent en février, donc cette hausse interviendra en février et les consommateurs ne la verront pas », explique Nicolas Goldberg.

Cette décision vise à assurer une meilleure lisibilité et stabilité des prix pour les ménages, en évitant les fluctuations trop fréquentes.

Au-delà de la seule facture d’électricité, cette baisse des tarifs réglementés s’inscrit dans un contexte plus large de hausse du coût de la vie, avec notamment la flambée des prix de l’essence et du gaz.

Ainsi, pour un foyer moyen avec une facture annuelle de 2 000 euros, l’économie cumulée pourrait atteindre 400 à 500 euros par an, une véritable bouffée d’oxygène bienvenue.

« Grâce à la réforme du marché européen de l’électricité que nous avons obtenue, les factures d’électricité baisseront de 15% dès l’hiver prochain, ce qui représentera 200 euros de moins pour chaque Français », a d’ailleurs annoncé le ministre Gabriel Attal.

Un bénéfice qui dépendra aussi de la fiscalité

Cependant, le niveau de cette baisse dépendra en partie de la décision du futur gouvernement concernant la normalisation de la fiscalité sur l’électricité.

En effet, si le taux réduit de l’accise (ex-TICFE) mis en place pendant la crise énergétique est maintenu, cela se traduira par un manque à gagner pour les finances publiques, estimé à 2,4 milliards d’euros.

Le gouvernement devra donc arbitrer entre le souhait de répercuter intégralement la baisse des prix sur les factures des consommateurs, et la nécessité de reconstituer les recettes fiscales.

Une tendance à la baisse qui devrait se poursuivre

Au-delà de cette baisse de 10 à 15% des tarifs réglementés en février 2025, les experts s’attendent à ce que les prix de l’électricité continuent de diminuer dans les années à venir.

« Il n’y a plus de risque de black-out, la France va produire de plus en plus d’électricité renouvelable et bas-carbone alors que la demande n’augmente pas, donc les prix de marché pourraient continuer de baisser », estime Nicolas Goldberg.

Cette évolution devrait ainsi se répercuter sur l’ensemble des offres, qu’il s’agisse des tarifs réglementés ou des offres de marché. Les consommateurs pourraient donc bénéficier de nouvelles baisses tarifaires dans les années à venir.

Une réforme des heures pleines/heures creuses en projet

Parallèlement à cette baisse des prix, la CRE travaille également sur une réforme des grilles tarifaires heures pleines/heures creuses, qui déterminent le prix de certains abonnements.

L’objectif serait notamment de faire varier ces plages horaires entre l’été et l’hiver, afin de mieux refléter les variations de la demande. Une évolution qui pourrait permettre aux consommateurs de réaliser de nouvelles économies sur leurs factures.

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Marc Torbjörn

Je suis un passionné de technologie et d'informatique depuis aussi longtemps que je me souvienne. Depuis mon plus jeune âge, j'ai été fasciné par les ordinateurs, les gadgets électroniques et tout ce qui touche au monde numérique.

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