Bruxelles donne 24 heures à TikTok pour prouver que sa nouvelle application n’est pas addictive
La Commission européenne a donné un délai de 24 heures à la société-mère de TikTok, ByteDance, pour fournir une évaluation des risques de la nouvelle application, TikTok Lite, récemment lancée en France et en Espagne. Cette décision fait suite à la préoccupation de Bruxelles quant à la possibilité que cette application puisse créer une dépendance ou avoir des effets néfastes sur la santé mentale des utilisateurs, en particulier les mineurs. La Commission européenne a demandé à TikTok de présenter ce rapport avant de lancer l’application dans l’ensemble de l’Union européenne.
TikTok Lite et ses risques potentiels
TikTok Lite est une nouvelle application qui fonctionne de la même manière que la version originale, mais avec une différence majeure : les utilisateurs peuvent gagner de l’argent en regardant des vidéos, en aimant du contenu ou en suivant des créateurs. Ces actions permettent aux utilisateurs d’accumuler des points pouvant être échangés contre des bons d’achat Amazon, des cartes-cadeaux PayPal ou des pourboires pour les créateurs de contenu.
La Commission européenne souhaite s’assurer que TikTok Lite ne présente pas de risques pour la santé mentale de ses utilisateurs, notamment les mineurs. Par conséquent, elle a demandé à ByteDance de fournir une évaluation des risques dans un délai de 24 heures. Si les informations fournies sont incorrectes, incomplètes ou trompeuses, des amendes pourraient être imposées à l’entreprise.
Les conséquences d’une évaluation négative
Pour l’instant, la Commission européenne n’a pas annoncé de mesures concrètes à prendre, mais elle a engagé une enquête formelle sur TikTok pour déterminer si l’application enfreint la législation européenne sur les services numériques, notamment en ce qui concerne la protection des mineurs, la transparence publicitaire, l’accès aux données pour les chercheurs, la gestion des risques liés à la dépendance et les contenus nocifs.
La loi prévoit des amendes pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires mondial des entreprises qui ne respectent pas la réglementation. TikTok doit donc coopérer pleinement avec l’enquête de la Commission européenne et fournir toutes les informations nécessaires dans les délais impartis.
TikTok sous le feu des critiques aux États-Unis
Cette enquête de la Commission européenne intervient alors que TikTok fait face à des problèmes similaires aux États-Unis. En effet, la Chambre des représentants américaine a récemment adopté une résolution visant à contraindre ByteDance à vendre TikTok à une entreprise américaine afin d’éviter son blocage dans le pays.
TikTok a dépensé trois millions de dollars en publicité pour essayer de changer la perception du public américain et des membres du Congrès à son égard. La société affirme ne pas partager de données avec la Chine et ne pas permettre d’ingérence gouvernementale dans l’algorithme qui sélectionne les vidéos visionnées par les utilisateurs. Cependant, ces déclarations n’ont pas convaincu les législateurs américains, qui craignent que TikTok puisse être utilisé à des fins d’espionnage ou d’influence par le gouvernement chinois.
Les actions de TikTok pour se défendre
TikTok a pris diverses mesures pour tenter de contrer les critiques et les restrictions aux États-Unis. La société a envoyé des créateurs de contenu à Washington DC pour manifester devant le Congrès et enregistrer une publicité. Certains créateurs ont également écrit des lettres aux sénateurs pour exprimer leur soutien à l’application.
La bataille légale entre TikTok et les États-Unis est loin d’être terminée. Le projet de loi proposé est actuellement examiné par le Comité du commerce du Sénat, mais aucune date de vote n’a encore été fixée. Si ce projet de loi est adopté, TikTok pourrait se retrouver dans une situation difficile, car l’application compte plus de 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis.
La Commission européenne a donné à TikTok 24 heures pour prouver que sa nouvelle application, TikTok Lite, n’est pas addictive et n’a pas d’effets néfastes sur la santé mentale des utilisateurs. Cette décision fait suite aux préoccupations concernant la possibilité que l’application puisse causer une dépendance, en particulier chez les mineurs. TikTok doit coopérer pleinement avec l’enquête de la Commission européenne et fournir les informations demandées dans les délais impartis. De son côté, TikTok fait également face à des critiques et à des restrictions aux États-Unis, où le gouvernement américain s’inquiète de la sécurité des données et de l’influence potentielle du gouvernement chinois. La bataille légale entre TikTok et les États-Unis est en cours, et l’issue de cette affaire pourrait avoir des conséquences significatives pour l’application et ses utilisateurs.