Combien d’éjaculations par mois pour diminuer les risques de cancer de la prostate?
La santé de la prostate est un sujet de préoccupation majeur pour de nombreux hommes, en particulier à mesure qu’ils vieillissent. Une question récurrente concerne l’impact de l’activité sexuelle sur le risque de cancer de la prostate. Des études récentes ont en effet suggéré qu’une fréquence élevée d’éjaculations pourrait jouer un rôle protecteur contre cette maladie. Mais quelle est la fréquence idéale ?
L’éjaculation, un facteur de protection contre le cancer de la prostate ?
Plusieurs études épidémiologiques menées au cours des dernières années ont exploré la relation entre la fréquence des éjaculations et le risque de cancer de la prostate. Les résultats sont assez éloquents : les hommes qui éjaculent plus fréquemment semblent présenter un risque réduit de développer cette pathologie.
Une vaste étude sur 18 ans
L’une des études les plus marquantes à ce sujet a été réalisée auprès de près de 32 000 hommes sur une période de 18 ans. Les résultats, publiés dans la revue European Urology en 2016, sont sans équivoque : les hommes qui éjaculent au moins 21 fois par mois ont 20% moins de risques de développer un cancer de la prostate, comparés à ceux qui éjaculent seulement 4 à 7 fois par mois.
Des observations similaires en Australie
Des résultats similaires ont été obtenus dans une étude australienne. Celle-ci a montré que les hommes éjaculant en moyenne 5 à 7 fois par semaine avaient 36% moins de risques de se voir diagnostiquer un cancer de la prostate avant l’âge de 70 ans, comparés à ceux éjaculant moins de 2 fois par semaine.
Des effets protecteurs dès 4 éjaculations par mois
Certaines études ont même observé des effets protecteurs dès 4 éjaculations mensuelles. Bien que les résultats diffèrent selon les groupes d’âge, on peut retenir qu’une fréquence d’éjaculation supérieure à 4 fois par mois semble bénéfique pour la santé prostatique.
Quels sont les mécanismes en jeu ?
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer le lien entre éjaculation fréquente et diminution du risque de cancer de la prostate. Voici les principaux mécanismes envisagés par les chercheurs :
Modification de la réponse immunitaire
L’éjaculation pourrait moduler la réponse immunitaire de la prostate, réduisant ainsi l’inflammation – un facteur de risque connu pour le développement du cancer – ou stimulant la défense immunitaire contre les cellules tumorales.
Réduction du stress et de la tension
En diminuant la tension psychologique, l’éjaculation pourrait également réduire l’activité du système nerveux, empêchant certaines cellules prostatiques de se diviser trop rapidement et donc de devenir cancéreuses.
Rôle de la testostérone
La testostérone, hormone sexuelle masculine clé, jouerait également un rôle important. En effet, les hommes avec des taux de testostérone plus élevés semblent non seulement avoir une plus grande motivation pour l’activité sexuelle, mais aussi un risque réduit de cancer de la prostate.
L’éjaculation, un bienfait au-delà de la prostate
Au-delà de ses effets bénéfiques sur la santé prostatique, l’éjaculation fréquente semble également apporter d’autres avantages pour la santé globale de l’homme :
Effets positifs sur le cœur, le cerveau et le sommeil
Les études montrent que l’activité sexuelle et l’éjaculation peuvent avoir des effets positifs sur le système cardiovasculaire, le fonctionnement cérébral, ainsi que la qualité du sommeil.
Amélioration de l’humeur et du système immunitaire
L’éjaculation entraîne également la libération d’endorphines, des hormones qui contribuent à réduire le stress et à améliorer l’humeur. Elle pourrait également renforcer le système immunitaire.
Quelles recommandations pour les hommes ?
Bien que la relation entre fréquence de l’éjaculation et risque de cancer de la prostate ne soit pas encore complètement élucidée, les données actuelles suggèrent qu’une éjaculation fréquente (dans des limites raisonnables) peut s’avérer bénéfique pour la santé masculine.
Viser 21 éjaculations par mois
Selon les études les plus robustes, la fréquence idéale serait d’environ 21 éjaculations par mois pour obtenir une réduction significative du risque de cancer de la prostate.
Tenir compte de l’âge et des préférences individuelles
Cependant, l’âge et les préférences individuelles doivent également être pris en compte. Certaines études indiquent en effet que les effets protecteurs sont plus marqués chez les hommes plus jeunes (20-39 ans).
Adopter un mode de vie sain
Enfin, il est important de garder à l’esprit que l’éjaculation fréquente n’est qu’un facteur parmi d’autres. Un mode de vie sain, avec une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, demeure essentiel pour préserver la santé prostatique et plus largement la santé masculine.