Faire trop de sport a-t-il des effets négatifs sur la santé ?
Avec le début de l’année scolaire et le Nouvel An, il est courant de s’inscrire dans une salle de sport ou de s’engager à faire de l’exercice régulièrement. Bien que cela ait de nombreux avantages pour la santé, y compris la perte de poids, il est possible d’aller trop loin. Certains d’entre vous nous ont demandé si un excès d’activité physique peut avoir des effets néfastes sur la santé. La réponse est oui, il peut y avoir des conséquences sous forme d’inflammation ou de dommages si l’intensité ou la durée sont excessives sans une adaptation préalable.
Le système immunitaire et l’exercice physique
Selon Raquel Blasco, médecin interniste spécialisée en médecine du sport, le système immunitaire a une réponse en forme de V inversé par rapport à l’activité physique. Un individu sédentaire a un système immunitaire normal, mais peu développé en raison d’un mode de vie peu sain. Cependant, à mesure que la durée et l’intensité de l’effort augmentent, cette immunité s’améliore jusqu’à atteindre un niveau optimal, généralement autour d’une activité physique saine telle que définie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) : entre 150 et 300 minutes par semaine d’activités aérobiques modérées ou 75 à 150 minutes par semaine d’activités aérobiques intenses.
Les effets néfastes d’un exercice excessif
Néanmoins, au-delà de ce niveau optimal, l’effort immunitaire se détériore. Après un effort physique intense, il est probable que l’on constate une baisse des défenses immunitaires, rendant plus facile d’être malade. Cela se produit car les cellules de défense, les lymphocytes, qui nous protègent de presque tout, sont remplacées par d’autres cellules, les monocytes, qui bloquent le fonctionnement normal des leucocytes. De plus, l’exercice excessif libère des hormones de stress comme le cortisol, qui peuvent supprimer la fonction immunitaire.
Les autres conséquences de l’exercice excessif
Outre les effets sur le système immunitaire, l’activité physique excessive peut également entraîner d’autres problèmes, comme un stress oxydatif, des dommages musculaires, de l’inflammation, des déficiences cardiovasculaires et des perturbations du système endocrinien.
Trouver l’équilibre optimal
Selon les experts, si vous n’avez qu’une journée par semaine pour faire du sport, il vaut mieux ne pas trop forcer ni en intensité ni en durée. Il est préférable d’augmenter progressivement l’intensité et/ou la durée de votre entraînement. Pour les compétitions sportives de longue distance comme l’Ironman, il faut se préparer pendant un an ou un an et demi avec des pauses de récupération prolongées.
Le sport de haut niveau n’est pas sain
Il est important de comprendre que le sport de haut niveau n’est pas synonyme de sport sain. Les athlètes professionnels n’ont pas nécessairement une meilleure santé. Le sport sain serait plutôt de l’ordre de 5 à 7 heures par semaine, réparties en un tiers d’entraînement de force pour augmenter l’endurance musculaire et deux tiers d’exercices cardio extensifs comme la marche, la course, la natation ou le vélo.
La Vigorexie : Quand l’obsession du fitness devient pathologique
Par ailleurs, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) de l’Association américaine de psychiatrie reconnaît la vigorexie ou dysmorphie musculaire comme un sous-type de trouble obsessionnel-compulsif, dans lequel la personne est obsédée par l’idée que sa constitution physique est trop petite ou pas assez musclée.
Trouver le juste équilibre
En résumé, bien que l’activité physique régulière apporte de nombreux bienfaits pour la santé, un excès d’exercice peut avoir des conséquences négatives, notamment sur le système immunitaire. Il est donc essentiel de trouver le bon équilibre entre intensité, durée et récupération, en augmentant progressivement son niveau d’entraînement. Le sport de haut niveau n’est pas nécessairement synonyme de santé, et il faut être vigilant à ne pas tomber dans une obsession malsaine du fitness.